Le marché de la télémédecine - France (2023)

1.2 Le marché mondial : des différences régionales mais un mouvement d'ensemble en croissance

Taille du marché mondial 

Chiffre d'affaires de la télémédecine France, ****-****, en milliards d'US dollars Source: ****

La taille du marché de la télémédecine a atteint environ ** milliards de dollars en **** et devrait croître à un TCAC de **,*% sur la période ****-****, jusqu'à atteindre ***,* milliards de dollars.

La prévalence croissante des maladies chroniques et le besoin croissant de gestion des patients influenceront positivement les revenus du marché. De plus, la pandémie du Covid-** a eu impact très positif sur le développement de la télémédecine (***).

Le segment de la téléconsultation était le plus important car il représentait ** % de part de marché de la télémédecine en **** (***), ce qui s'explique par la croissance de la population gériatrique et à la demande croissante de services de télésurveillance à domicile.

Les revenus du marché de la télémédecine en Amérique du Nord représentent plus de la moitié de la taille du marché mondial, et l'industrie de la télémédecine américaine va continuer à croître à un TCAC de **,*% entre **** et ****. Le marché européen, lui, devrait dépasser ** milliards de ...

1.3 Le marché national de la télémédecine : potentiel et barrière à l'entrée au lendemain de la pandémie

Valeur créée par la télémédecine

En juin ****, l'institut Montaigne a publié un rapport intitulé : E-santé : augmentons la dose !. Dans le premier chapitre de ce rapport, l'institut entreprend de réaliser un état des lieux de l'e-santé en France, et cherche à dégager les potentiels de création de valeur des différents segments. Pour le segment de la télémédecine, le rapport loue la mise en avant exceptionnelle de la solution par la crise de la Covid-**. 

Estimation de la création de valeur potentielle de la télémédecine par segment France, ****, en milliards d'euros Source: ****

L’e-santé fait partie de la "healthtech" et englobe les innovations d’usages des technologies de l’information et de la communication (***) relatives aux activités en rapport avec la santé.

L'écosysteme des healthtech françaises se compose de plus de **** entreprises, dont *** biotech, **** medtech et *** start-up spécialisées dans l'e-santé. Selon la même étude de l’Institut Montaigne, le déploiement de l’e-santé permettrait de générer entre ** et ** milliards d’euros par an. 

Parmi cette somme, entre *,* et *,* milliards d'euros annuels en **** seraient débloqués par la télémédecine, ...

2.1 La Covid-19 voit une recomposition de la demande : connaissance de la télémédecine et âge des patients

L'essor de la télémédecine depuis la crise sanitaire 

Le nombre de téléconsultations était d'environ *** *** par an avant la crise et il est monté à plus d'un million par semaine au moment critique de la crise sanitaire.

Entre janvier et octobre ****, la télémédecine a connu une énorme croissance : le nombre de téléconsultations a été augmenté par * pour les patients et par * pour les professionnels de la santé, ce qui a contribué à mieux gérer la crise sanitaire et également à moderniser le système de santé. [***]

En mai ****, l’Agence du numérique en santé a publié un référentiel qui décrit les fonctionnalités attendues des logiciels de téléconsultation et de téléexpertise et elle a référencé, pour le compte du ministère chargé de la Santé, les solutions de télémédecine.

Au-delà de la pandémie, la télémédecine est un levier fondamental de la mise en place de nouvelles organisations susceptibles de relever les défis actuels. Parmi ces défis on peut citer le vieillissement de la population, mais également l’augmentation des maladies chroniques (***). Ces maladies sont associées ...

2.2 L'amélioration de l'opinion des Français sur la télémédecine et les pistes d'amélioration

La téléconsultation était l'outil le plus utilisé de la télémédecine par les GHT en **** comme nous venons de le voir et nous avons donc fait un état des lieux de cette pratique.

Est-ce que le principe de téléconsultation plait aux patients et aux médecins ?

Satisfaction des patients et des médecins concernant la téléconsultation France, ****-****, en pourcentage Source: ****

La proportion de Français satisfaits par le principe de la téléconsultation augmente petit à petit parmi ceux qui l'ont essayé : en un an, entre novembre **** et ****, la proportion de patients satisfaits est passée de ** % à ** %, soit une augmentation de ** points pour se rapprocher de plus en plus de la totalité des Français.

Du côté des médecins, la satisfaction est moins marquée, mais reste tout de même importante avec un peu plus de **% des médecins satisfaits en novembre ****. Un phénomène étrange est constaté : la proportion de médecins concernés a fortement baissé entre novembre **** et juin ****. Il n'y pas vraiment d'explication de cette baisse, mais nous pouvons imaginer que vu qu'entre février **** et juin **** a eu lieu la crise sanitaire qui ...

2.3 La téléexpertise

La téléexpertise permet à un professionnel de santé de solliciter à distance l'avis d'un ou de plusieurs confrères en raison de leurs compétences particulières via le numérique. Elle met en relation un médecin avec une demande et un médecin requis. Les actes de téléexpertise sont facturables à l’Assurance Maladie depuis le ** février ****.

Les consultations de téléexpertise

Omnidoc est une plateforme de téléexpertise qui a diffusé des chiffres concernant les habitudes des médecins utilisant cette plateforme en **** [***] : 

Durée de réponse

Les utilisateurs d’Omnidoc mettaient en moyenne * minutes à écrire une demande de téléexpertise et * minutes à y répondre.

Dépend de la spécialité

En cardiologie, la question (***). En dermatologie, à l’inverse, la question prenait * minutes et la réponse ** minutes. L’ophtalmologie est la spécialité dont les téléexpertises étaient les plus rapides : * minutes. La psychiatrie, à l'opposé, était la spécialité qui demandait le plus de temps avec respectivement * et ** minutes.

Délai de réponse

Le délai moyen entre l’envoi de la demande et la fin de la téléexpertise était de ** heures. Ce chiffre pouvait varier ...

2.4 Les habitudes de consultation

Il peut être intéressant de connaitre les habitudes des Français vis-à-vis de la santé et des médecins. Nous allons nous baser sur une étude de Doctolib de **** car malheureusement peu d'études ont été réalisées sur ces questions. Voici quelques résultats intéressants :

Part des principaux motifs de consultations des médecins généralistes France, ****, en pourcentage Source: ****

Ce graphique permet de comprendre quels étaient les motifs de consultation d'un médecin généraliste, qui, comme nous allons le voir dans la partie *.*, représentent la majorité des consultations chez le médecin. Il s'agit ici des principaux motifs, la liste des pratiques n'est donc pas exhaustive. Pour ** %  il s'agissait d'un motif de médecine générale. Les ordonnances et certificats représentaient * % des motifs et nous avons vu précédemment qu'il s'agissait d'une des raisons qui motivait à faire de la téléconsultation. Le fait de voir que la proportion de motifs de consultation concernant des problèmes "spécialisés" (***) engage une projection plus facile de la télémédecine et de la téléconsultation car les soucis de médecine générale concernent des ...

3.1 La télémédecine au sein de la structure complexe de l'e-santé

La télémédecine est un segment au sein d'un écosystème complexe qui implique santé et numérique : l'e-santé. Une agence gouvernementale française, l'Agence du numérique en santé, est chargée de réguler, opérer, promouvoir et valoriser la transformation numérique du système de santé, et cela s'articule autours de * orientations : 

Source: ****

La télémédecine fait partie de la *ᵉ orientation de l'Agence du numérique en santé au sein de l'article **. Depuis la prise en charge par l'assurance maladie des téléconsultations et le soutien ARS (***), la production d’un référentiel fonctionnel socle d’urbanisation des plateformes de télémédecine, l’enrichissement du cadre d’interopérabilité, etc.

L'e-Santé, qu'est-ce que c'est ?

D'après l'OMS (***), l’e-santé se définit de la sorte : « les services du numérique au service du bien-être de la personne » , ainsi que « l’utilisation des outils de production, de transmission, de gestion et de partage d’informations numérisées au bénéfice des pratiques tant médicales que médico-sociales » [***]. 

Source: ****

La télémédecine est donc un sous segment de la télésanté, lui-même étant ...

3.2 Structure des acteurs

Les deux types d'offres

Sous l'impulsion de l'Etat, une offre publique s'est développée par l'intermédiaire des plateformes régionales. L’entrée dans le droit commun au remboursement par l’Assurance maladie a fait émerger une offre privée (***) proposant des services directement aux professionnels de santé et aux patients, complexifiant l'offre disponible : les plateformes régionales bâties pour répondre au cadre expérimental sont remises en question face au foisonnement des nouvelles offres, dont la qualité doit être évaluée.

En somme, on distingue aujourd'hui en France deux types d'offres sur le marché de la télémédecine :

Une offre régionale publique en télémédecine, financée par les ARS et mise à disposition des professionnels de santé des territoires ; Une offre industrielle « BtoC » qui s'est développée parallèlement, surtout depuis le remboursement des actes de téléconsultation et téléexpertise par l'assurance maladie. En effet, une trentaine de nouveaux acteurs ont été identifiés, proposant des services de télémédecine de qualité (***) très diverses.

On compte également des assureurs et des mutuelles sur ce marché, qui voient dans la médecine prédictive et ...

3.3 Les acteurs régionaux

Les plateformes régionales désignent l’ensemble des plateformes mises en œuvre sous le pilotage des Agences Régionales de Santé et de leurs Groupements Régionaux d’Appui au Développement de la e-Santé. En ****, l'ASIP Santé (***) recensait, à travers une de ses publications, ** plateformes régionales de télémédecine [***]. L'Agence n'a pas actualisé son recensement depuis. 

Voici le détail de ces plateformes : 

Source: ****

Parmi les ** régions (***) interrogées, seule la Corse déclarait ne pas disposer de plateforme régionale dédiée. Cela s’explique par une collaboration étroite entre la Corse et la région PACA autour des sujets de développement de la e-santé, avec une mise à disposition des outils de la région PACA à la Corse. Dans certains cas, il existe plusieurs plateformes régionales. Cette multiplicité est apparue pour différentes raisons :

Suite à la récente réforme territoriale, plusieurs plateformes régionales ayant été développées précédemment par les GCS e-santé ont pu se retrouver réunies dans le portefeuille de projets d’un seul et même GRADeS. Pour certaines régions, des processus de rapprochement des « ex » plateformes régionales ont été débutés ...

3.4 Diversité des acteurs privés : un marché qui se structure

Diversité des intervenants privés 

La typologie des acteurs est très variée du fait de la diversité des produits nécessaires à la réalisation d’actes de télémédecine :

Grands groupes (***) ont également un rôle à jouer dans ce domaine par leur capacité à récupérer, stocker et traiter des données en grande quantité. PME et startups (***) : les startups françaises sont globablement bien positionnées en termes d'innovation, représentant **% des nouveaux appareils de mesure référencés sur le marché, plaçant la France en pointe sur ce segment. [***]

Ainsi le secteur de la télémédecine est propice aux alliances stratégiques permettant de réunir des compétences numériques et techniques à des connaissance de l’écosystème médical [***] :

Servier a conclu un partenariat avec Cardiorenal afin de développer un outil de télémédecine permettant de mieux suivre les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Cegedim a développé un partenariat commercial avec la société VISIOMED pour intégrer dans son offre le dispositif Visiocheck, station de télémédecine portative rassemblant l’essentiel des besoins d’un médecin généraliste lors d’une ...

4.1 Les spécialités couvertes : encore incomplète mais en développement

L'offre de services diversifiés reste le plus souvent portée par des plateformes régionales, dont la logique et le modèle économique vont devoir être repensés suite à l’arrivée sur le marché d’offreurs privés de plateformes de TLM. [***]. Les services peuvent être proposés par : 

Les plateformes régionales de télémédecine : Agences Régionales de Santé (***) ; Les offreurs de services publics : services portés par des établissements de santé, des groupements de professionnels ; Les opérateurs privés : à la connaissance des interlocuteurs interrogés en ARS et au sein des GRADeS.

Liste (***) des spécialités couvertes par des services de télémédecineFrance, ****

Source: ****

Le tableau ci-dessus recense les spécialités couvertes par les différents services de télémédecine dans les régions ayant répondu en **** au questionnaire de l'ASIP. Ainsi, on constate que les spécialités non couvertes par des services de télémédecine sont rares sur les territoires français. La liste complète est disponible à la page ** du rapport de l'Agence Française de la santé numérique.D'une manière générale, les services de télé-consultation ...

4.2 L'offre des plateformes régionales : type de plateformes, fonctionnalités...

Différents types de plateformes régionales [***] :

Les plateformes de télémédecine sont principalement disponibles :

Via Internet, en mode SaaS (***) ; Via un portail web nécessitant l'installation d'un applicatif léger (***) ; Via un applicatif lourd (***).

L’accès en mobilité (***), sur les principaux environnements mobiles lorsqu’il s’agit d’une application.

Différentes fonctionnalités des plateformes

La dernière étude de ASIP Santé sur les plateformes régionales datent de ****. A ce moment-là, les fonctionnalités suivantes n'étaient pas détenues par toutes les plateformes : gestion d'une liste de participants (***). Cependant, entre **** et ****, les plateformes régionales ont certainement vu leurs focntionnalités augmenter, d'autant plus que l'Agence du Numérique en Santé agit pour le développement des actions collectives de e-santé sur le territoire depuis plusieurs années. 

Fonctionnalités des plateformes régionales de télémédecine France, ****, % Source : ASIP  

Quels outils ?

Voici les tendances existant en ****, selon l'ASIP :

Un recours plus important aux terminaux grand public (***) ; Un recours à des équipements médicaux connectés encore faible (***) ; Une disponibilité de chariots de téléconsultation (***). 

4.3 Des offres novatrices

Exemples de start-ups proposant des services de téléconsultation [***]

Doctolib

Le lancement de sa solution de téléconsultation a été fait tardivement, en janvier ****. Cependant, en septembre ****, plus de ** *** téléconsultations avaient déjà été réalisées sur Doctolib, soit les deux tiers des actes remboursés par la Sécu. Entre janvier **** et mars ****, ** millions de téléconsultations  ont été entregistrées, dont ** millions tenues par des médecins généralistes. Ainsi, **% des consultations de médecine générale sur la plateforme sont des téléconsultations. [***]

Doctolib est par ailleurs devenue la start-up la plus valorisée en France, à *,* milliards d'euros en ****. [***]

H*D, la cabine de téléconsultation

La start-up propose une cabine où le client est placé devant un écran connecté. Cette cabine permet de peser, mesurer et ausculter le patient pour les téléconsultations. Assis dans un fauteuil, on y est pesé, mesuré, ausculté face à un écran connecté. LBO France et BPIFrance ont investi dans cette start-up. Il s'agit d'une société de services : en payant * *** à * *** euros par mois à des entreprises ou résidences sénior, celles-ci peuvent accéder à la cabine. Un module de prise de ...

4.4 Différents enjeux

Différents enjeux de l'existence d'une multiplicité d'acteurs

Une clarification de l'offre explicitant le positionnement des plateformes régionales et celui des plateformes privées. Ce foisonnement de l’offre a pour conséquence un manque d'uniformisation qui peut être limité grâce à des outils d’accompagnement et d’encadrement pour les acteurs. Ces outils peuvent mettre en place un cadre à destination : 

Des éditeurs du secteur (***) ; Des professionnels de santé (***) ; Des patients (***).

La construction et la mise en place d’un processus de normalisation (***) pour les solutions de télémédecine apparaitraitent comme des moyens de répondre à ces enjeux.

La nécessaire coopération les acteurs : notamment entre les plateformes régionales. Les données disponibles ne sont pas assez consolidées, ce qui nuit à une analyse globale qui serait plus pertinente. La mise en place d’un « centre d’observation de la télémédecine », [***] reposant sur la coopération entre l’ensemble des institutions pilotant et accompagnant le développement de la télémédecine (***), permettrait à la fois de mieux comprendre et analyser le déploiement de la télémédecine, mais également d’anticiper les évolutions de cette pratique encore nouvelle et d’accompagner ...

5.1 Règlementation générale

L'entréer dans le droit commun des pratiques médicales

La télémédecine s’est développée, depuis son entrée dans le droit français en **** (***) autour d’axes prioritaires incarnés par les différents guides et cahiers des charges publiés par la DGOS, ainsi que les textes législatifs et réglementaires : 

En ****, l’article ** de la loi n°****-**°* de financement de la sécurité sociale a prévu des expérimentations sur le déploiement de la télémédecine en ville et dans les structures médico-sociales pour une durée de quatre ans dans des régions pilotes, puis à l’ensemble du territoire à partir de ****. [***]

La publication de plusieurs cahiers des charges définissent les conditions de mise en œuvre de ces expérimentations :

 Arrêté du ** avril **** : cahier des charges plaies chroniques et/ou complexes ;  Arrêté du ** avril **** : cahier des charges téléconsultation et téléexpertise (***) ;  Arrêté du * décembre **** : cahiers des charges télésurveillance (***) ;  Arrêté du ** avril **** : cahier des charges télésurveillance du diabète ;  Arrêté du ** novembre **** : cahier des charges télésurveillance des patients porteurs de ...

5.2 Des mesures gouvernementales pour favoriser l'intégration de la pratique

Intervention des pouvoirs publics

La volonté des pouvoirs publics de généraliser l’utilisation de la télémédecine découle de différentes raisons :

Lutter contre les déserts médicaux ; Réduire les délais de rendez-vous (***) ; Maitriser les dépenses liées à la santé. Il y a donc un enjeu économique, car la télémédecine, en permettant une meilleure prévention des risques ainsi qu'une optimisation de l’organisation des soins, permettrait de faire des économies substantielles au système de santé (***).

Actions menées par l'État : le développement d’une offre régionale publique en télémédecine

En ****, l'État a mis en place le programme ETAPES (***) qui "encourage et soutient financièrement le déploiement de projets de télésurveillance sur l’ensemble du territoire."  Ce programme définit un cadre juridique et fixe une tarification permettant aux professionnels de santé de développer des projets cohérents et pertinents, en réponse aux besoins de santé et à l’offre de soins régionale. 

L’offre de soins s’appuyant sur des prises en charge par télémédecine s’est développée progressivement et ...

6.1 Positionnement des acteurs

• Ortif- Outil Régional de Télémédecine d’Île-de-France
• Maincare
• Omnidoc
• Qare (HealthHero)
• Doctolib
• NEHS Digital
• Feeli
• Hellocare
• Livi (KRY International AB)
• Medadom
• Teladoc
• Tessan
• Tunstall Vitaris (Tunstall Healthcare)