Marc Charpentier est un des cofondateurs de La Brasserie Fondamentale, qui produit et distribue des bières artisanales, et cherche à promouvoir et à exploiter des lieux d’expériences autour de cette bière.
La consommation de bière est d’environ 33 litres par habitant, concurrencée par le vin qui reste majoritaire. La distribution de la bière artisanale se fait en grande partie dans les réseaux de caves et bars et restaurants, d’où l’impact extrêmement fort de la crise COVID, et le rebond important depuis peu.
Les consommateurs acceptent de payer davantage pour un service et un produit de meilleure qualité et privilégient désormais les petits producteurs selon Marc. Les brasseries artisanales peuvent ainsi tenter de rejoindre la grande distribution sans craindre de détériorer leur image de marque en acquérant le statut de produit prémium. Il y a une forte expansion de la vente aux particuliers et du e-commerce face aux contraintes, avec une réinvention des groupes logistiques.
D’après Marc, il est important d’avoir une vision claire de sa production jusqu’à sa distribution, et de ne pas se diversifier dans tous les canaux de distribution trop rapidement. La distribution vers les restaurants ou les bars représente donc un défi pour La Brasserie Fondamentale, par la voie directe ou indirecte, en fonction du démarchage et de la livraison.
LBF cherche à développer une expérience hors normes pour le consommateur, qui passe par une scénographie sur le lieu de dégustation en plus du produit artisanal.
Il faut également développer la dimension RSE, s’engager davantage pour promouvoir une consommation responsable, puisqu’un brasseur amateur utilise 11 litres d’eau pour produire un litre de bière, LBF en utilise désormais seulement 6 en traitant l’eau rejetée par le processus de production.
L’innovation de la brasserie artisanale, c’est aussi le retour aux sources, la richesse aromatique, la diversité des ingrédients, comme une bière acide avec de l’abricot et du romarin, ou une bière au café. La tendance s’oriente aussi vers les produits no alcool ou low alcool, ce que Marc appelle des « sessions », des versions allégées en alcool.
Le marché est aujourd’hui peuplé d’innombrables petits acteurs et les acquisitions visant accroître la capacité des entreprises sont nombreuses, créant des portefeuilles de produits plus larges. La part des brasseries artisanales est très importante en nombre, mais extrêmement faible en valeur, les 5 plus gros acteurs représentent ainsi 90% du chiffre d’affaires sur le marché.
Consultez notre étude sur le marché de la bière artisanale